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Foire aux questions

Qu’est-ce qu’une semence ?

🔎 Le terme « semence » désigne tous les organes de reproduction des végétaux comme les plants, boutures, greffons etc. Concrètement, une semence est une graine sélectionnée pour être semée. La majorité des semences sont inscrites au Catalogue Officiel des Semences et Plants sur des critères d’homogénéité (plantes identiques), distinction (variétés uniques) et stabilité (fixation génétique). Uniformes et figées génétiquement, elles nécessitent l’utilisation de pesticides et d’engrais chimiques.

Et une semence paysanne ?

🫶 🪴 Selon la définition du Réseau Semences Paysannes : « La pression exercée par l’industrie agro-alimentaire sur les semences a provoqué la disparition de 75 % de la biodiversité cultivée en 50 ans. Pourtant, les paysans et paysannes ont toujours sélectionné et produit leurs semences à travers le monde, et ont ainsi entretenu cette biodiversité cultivée essentielle à notre alimentation. A l’opposé des hybrides F1, des clones ou des OGM industriels, les semences paysannes sont libres de droit de propriété et sélectionnées de façon naturelle dans les fermes et les jardins. »
Les semences paysannes sont des variétés-population : une population rassemble des individus proches génétiquement, mais tous différents (comme une famille) : leur diversité génétique leur confère une grande adaptabilité et sont la solution d’avenir aux changements climatiques. Plus rustiques, elles sont agronomiquement beaucoup plus autonomes et particulièrement riches nutritionnellement.

Quelle est la différence avec une semence de ferme ?

☝️ Une différence est à noter entre une semence paysanne ou de variété ancienne, dite population, et une semence de ferme ou semence fermière.
« Les semences de ferme ou semences fermières sont les graines récoltées à partir de semences sélectionnées par l’industrie semencière mais multipliées par l’agriculteur à la ferme par souci d’économie et d’indépendance. Elles peuvent être protégées par un Certificat d’Obtention Végétale auquel cas il n’est pas autorisé de les reproduire. De plus, les critères de commercialisation qui imposent des variétés très homogènes sont incompatibles avec la diversité des semences paysannes ». Cette définition est issue du site petanielle.org

Quel est le contexte juridique des semences paysannes ?

Une semence paysanne n’est pas inscrite au Catalogue Officiel des Semences et Plants et est libre de droit. Elle appartient à l’agriculteur qui la récolte, il peut alors la re-semer sans contribution financière. Leur vente en tant que semences est cependant très encadrée et se limite aux cas de l’entraide agricole (perte de récolte d’un agriculteur…) et à l’expérimentation de petites quantités initiales. Une récolte peut être transformée sur la ferme ou vendue pour valorisation.

Comment valoriser ses semences paysannes ?

Le blé : en meunerie ou en paille essentiellement.
L’épeautre : en panification ou en consommant les grains directement.
Le maïs : en cuisine (bouillie, polenta, galette, pop-corn, etc) ou pour l’alimentation du bétail.
Pour en savoir plus, rejoignez la Maison des Semences Paysannes : msp@ardearcentre.org 🤭

Pourquoi utilise-t-on le mot paysan ?

Un paysan est une personne vivant à la campagne de son activité agricole. La philosophie d’un paysan est l’autoconsommation et la résilience. Le terme « paysan » contient le mot « pays », se référant à la terre, le territoire, le terroir, dans lequel le paysan est pleinement acteur.

Qu’est-ce que la sélection végétale ?

La sélection végétale consiste à choisir les grains des meilleures plantes d’une année au regard des objectifs et critères de sélection pour les semer l’année suivante. Année après année, les plantes évoluent grâce à la sélection. Des groupes semenciers se sont spécialisés dans la sélection et protègent les variétés créées par des brevets.

Et la sélection participative ?

La sélection participative est un mode collectif d’amélioration génétique des plantes qui implique différentes parties prenantes incluant chercheurs, agriculteurs, animateurs de collectif, etc. Ce mode de sélection inclue les agriculteurs en tant qu’acteurs à toutes les étapes du processus de sélection et leur permet de se ré-approprier un savoir-faire.

D’où vient le besoin d’autonomie semencière ?

Les variétés développées par les groupes sont protégées par de brevets : l’agriculteur peut la re semer à condition impérative de reverser une contribution financière à son obtenteur. Certaines variétés hybrides ne peuvent pas être re semées et nécessitent d’être achetées chaque année. Ces semences protégées sont coûteuses et leur utilisation massive a privé aux agriculteur toute autonomie tant financière qu’agronomique.

Qu’est-ce qu’un essai expérimental ?

L’expérimentation agronomique consiste à cultiver des variétés qui ne seront pas valorisées en production. Un essai relève d’un travail de recherche en observantune ou plusieurs variétés. La comparaison des modalités permet de tester des méthodes de productions et de déterminer ce qui est le plus adapté à ses objectifs et moyens. La production de semences paysannes nécessite une phase expérimentale de multiplication pour passer d’un petit lot de semence à la production

Les semences paysannes en bref :

 « issues d’une population ou d’un ensemble de populations dynamiques reproductibles par le cultivateur
 sélectionnées de manière massale et multipliées avec des méthodes non transgressives de la cellule végétale et à la portée du cultivateur final, dans les champs, les jardins, les vergers conduits préférentiellement en agricultures paysanne, biologique ou biodynamique.
 Ces semences sont renouvelées par multiplications successives en pollinisation libre et/ou sélection massale, sans auto-fécondation forcée sur plusieurs générations.
 Elles sont librement échangeables dans le respect des droits d’usage définis par les collectifs qui les font vivre.
Rustiques et peu exigeantes en intrants, elles possèdent aussi une grande diversité génétique qui les rend adaptables aux terroirs, aux pratiques paysannes ainsi qu’aux changements climatiques. Elles forment ainsi une des leviers principaux pour assurer la souveraineté alimentaire des populations au sud comme au nord. » (Définition du Réseau Semences Paysannes).

Pour découvrir les actions de la Maison des Semences Paysannes (MSP) en région Centre, vous pouvez regarder cette vidéo, réalisée dans le cadre du projet AVOSID45 :

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